COMMENT VIVRE SANS UN « DIEU » « EXTÉRIEUR » QUAND ON Y A TOUJOURS CRU


PASSEPORT POUR LA NOUVELLE ERE

 

Suite 11

CHAPITRE X :

COMMENT VIVRE SANS UN « DIEU » « EXTERIEUR » QUAND ON Y A TOUJOURS CRU

Il ne s’agit pas de vivre sans « Dieu ». Maintenant que l’on sait ce qu’est que ce qu'on appelle « Dieu » (module II essentiellement), on sait bien qu’il est impossible d’exister sans ce Principe créateur qui a été défini. C’est même quasiment la définition de « Dieu » : but infini dont la limitation est créatrice et engendre une évolution progressive infinie. L'infini va de soi, mais son impossibilité est créatrice et s'appelle « énergie dualiste ». Rappel trop succint pour être compris et admis par ceux qui n'ont pas étudié la Métaphysique hyper-rationnelle de façon approfondie.

D'aucuns diront qu'on ne peut pas définir « Dieu ». Mais il ne s'agit pas de définir l'infini concrètement, mais juste de définir ce que recouvre cette idée, et d'expliquer l'impossibilité de l'infini en tant qu'état, impossibilité dont l'univers et la vie sont la conséquence (tout y est « fini » et tout y est illimité potentiellement, fonction du mode de mesure). On dit que « Dieu » est une réalité à vivre et pas un concept, mais il y a évidemment un concept dans ce qu'on appelle « Dieu ». Et tout concept exige d'être précisé et ajusté.

C'est la même chose lorsqu'on dit que l'énergie est un concept. Bien qu'il faille une véritable énergie pour faire tourner la Terre. Pas un concept.

D'ailleurs les théologiens, sans lesquels on ne parlerait même pas de « Dieu », n'ont cessé de tenter de le définir.

En fait, il s'agit avant tout de savoir si on veut que « Dieu » soit « intérieur » ou « extérieur ». C'est extrêmement important. Ce qui amène à une notion de « Dieu » extérieur, c'est d'abord la volonté inconsciente de dépendre d'une Puissance qui n'est pas soi. Afin de ne pas être créateur et responsable, et SEUL,

La seconde question, mais c'est déjà une réponse et on n'ira pas plus loin ici, c'est de savoir si on vient de « Dieu » ou si on y va. C'est essentiel, et parfaitement clair. On peut trancher la question.

L'« extériorité » est facile à remettre en cause. Si « Dieu » est absolument « extérieur », comme un être réel, effectif, qui m'aurait créé, alors je suis extérieur à « Dieu ». Dans ce cas cela veut dire que « Dieu » n'est pas infini puisqu'il ne me contient pas.

Forcément, la créature est intérieure au créateur. Car si « Dieu » n'est pas infini, alors c'est qu'il y a de la concurrence.

La créature peut-elle être intérieure au Créateur, et le Créateur extérieur à la créature ? La réponse est oui, néanmoins, relativement. Mais cela veut dire que la créature est nécessaire pour constituer « Dieu ». Dans ce cas, Dieu a besoin de la créature, et par suite la créature a pour but de constituer « Dieu ». Donc « Dieu » n'est pas un « en soi » absolu qui a le loisir de créer ou de ne pas créer. S'il a le moindre désir de créer, serait-ce par amour, il ne peut pas être « infiniment parfait ».

Cela dit, les démonstrations sont bien plus puissantes que cela, nos étudiants les connaissent, et souvent cela a été l'occasion de remises en cause parfois difficiles. On n'est pas habitué à avoir des certitudes dans ce domaine, et d'aucuns voudraient que ce soit impossible de façon à rester dans le flou. Mais le flou n'est pas le domaine de la Métaphysique.

Une fois la neutralité émotionnelle acquise sur ce plan, il n'y a plus de problème. Le fait de « définir » en quoi consiste le Principe créateur perpétuel des univers n'est pas un souci, et n'enlève rien au fait que « Dieu » reste un absolu inaccessible qui dirige nos vies, puisque, on le démontre aisément : DIEU N'EST PAS L'ORIGINE DE L'UNIVERS MAIS IL EN EST LE BUT.

Et ce but n'est évidemment pas extérieur à la conscience, sinon il ne mènerait cette conscience nulle part.

Tout cela paraît parfaitement clair dès qu'on étudie la question avec les bons outils. Mais évidemment cela semble d'abord invraisemblable qu'on puisse solutionner une question qui taraude l'humanité depuis qu'elle existe. Beaucoup s'insurgent même contre cette simple éventualité. Mais il faut bien que l'humanité évolue, et une autre civilisation naîtra, fondée sur une autre conception de l'Absolu. Même si cela prend du temps. Il y a trop de résistances psychologiques.

Les différentes approches du divin dépendent du niveau d'acceptation de l'intuition profonde qui sous-tend notre esprit (intuition qui est collective mais qui est filtrée individuellement à des niveaux différents). Ce niveau de filtration définit d'ailleurs l'ego, et c'est pour cela qu'on est en général tellement attaché à son idée de « Dieu ». Une fois de plus, comme pour la mort, il est donc important de distinguer SOI et MOI dès le départ si on veut aboutir à quelque chose, puisque l'attachement au moi empêche de discerner l'essence collective de « Dieu » au profit de visions personnelles. Le travail de notre Université est évidemment orienté vers cela.

Lorsqu’on croit par exemple qu’il y a un état parfait, une réalité cosmique infinie, un « être » effectif dont nous serions une émanation et qui s’occuperait de nous, on manifeste simplement sa peur de la solitude et donc son attachement à son ego personnel.

C'est un obstacle à l'unité (notamment à l'unité des religions et donc de l'humanité) qui est pourtant le but, et c'est le module 12 qui ouvre les chemins pour cesser ces reniements de soi-même. Mais ce cheminement n'aurait évidemment pas de sens sans la Haute Métaphysique des modules I et II.

Le besoin que « Dieu » soit « extérieur » est une façon de s'accrocher à la dualité. C'est donc une attitude que certains qualifieraient de « diabolique ». Ou simplement une crainte de l'autonomie propre aux âges tendres de la vie humaine.

Ce qui s’occupe de nous, c’est le But, et chacun de nos buts personnels contribue à constituer ce but infini. Les buts individuels sont évidemment contenus dans le Grand But, ce Grand But source d'énergie qui nous anime et vers lequel on tend perpétuellement, et qu'on appelle donc « Dieu » faute de pouvoir le devenir.

Si nos buts individuels n'y étaient contenus, ils lui seraient concurrents. Cela n'a pas de sens. Le But infini contient évidemment les buts finis qui le permettent. Donc toute créature est intérieure à ce qu'on appelle « Dieu », et « Dieu » n'est donc pas créateur matériellement (« matériel » ou « extérieur » est synonyme en fait). Il ne fait qu'engendrer les éléments qui le constituent. C'est involontaire, c'est juste une nécessité. Ce qui est nécessaire engendre les moyens de sa réalisation. Encore faut-il comprendre cette notion de « nécessité ».

Par contrecoup, nos buts limités personnels sont « divins ». Encore une fois, il s'agit des « désirs de coeur » et non des « caprices » plus ou moins séparatistes de l'ego. Il ne s'agit pas de juger, il s'agit d'avoir le discernement de voir si une intention a pour objectif la séparation, le pouvoir, la concurrence, tout ce qui est considéré comme « diabolique », ou au contraire l'unité.

En tant que But, l'Absolu agit, cela est énergie, et cela nous mène là où il faut aller en passant par où il faut passer pour réaliser progressivement cet infini. Il est donc beaucoup plus judicieux de considérer « Dieu » comme un but, puisque cela engendre l'évolution, que de le considérer comme une réalité figée infinie, puisque dans ce cas ni la création ni l'évolution ne se justifient. Et encore plus si on le considère comme une « origine », cela est totalement impossible, on le démontre aisément.

Pour aller vers ce But, une fois compris, le choix de la direction devient autonome. Le libre-arbitre est entier. Et les aléas douloureux de l'existence peuvent être interprétés facilement comme le résultat du reniement de ce but, reniements toujours réformables si on veut se libérer.

Tout cela n'enlève rien à la foi, ni à la pratique, au contraire, cela les précise. On peut finalement savoir de quoi il s’agit et continuer de s’adresser à Lui en tant que But toujours présent pour le Bien absolu, de le prier, de le remercier, de le louer etc. Il n'y a pas lieu de se dire « alors Dieu n'existe pas, je suis livré à moi-même ». Pas du tout. Au contraire. C'est une énergie non personnelle qui ne nous lâche pas d'une semelle et nous guide (involontairement) puisque rien ne peut être créé sans cette énergie. Si on a l’habitude de s'adresser à « Dieu » comme à un protecteur qui sait où je vais, tant mieux, autant continuer, ce n'est absolument pas incompatible avec la compréhension. Mais métaphysiquement, on sait que c’est nous, avec chacune de nos attitudes et intentions, qui construisons petit à petit cette réalisation, et ce But, évidemment, n'est pas nous en tant qu'egos. Il est ce vers quoi on tend. Car c’est la vocation du relatif de construire l’Absolu. Nous sommes d’ailleurs là PARCE QUE cet Absolu nécessaire a besoin de tous les artisans possibles que nous sommes pour se réaliser.

On peut appeler ce but inaccessible « Dieu », mais il ne faut pas s’imaginer qu’il est là, en plus de nous, à côté de nous. Si nous sommes là c’est parce qu’il n’est pas encore ; s’il était là nous n’y serions pas.

Il est donc tout à fait justifié de lui dire « merci », quelle que soit la nature de nos croyances au départ.

Il faut savoir ce que l’on veut : ou bien comprendre la cause de l’univers, ou bien s’attribuer un papa et une maman éternels qui sont bien là et qui s’occupent de nous soigneusement. Les scientifiques sont toujours à cheval entre ces deux options. Il cherchent à comprendre l'univers, mais en affirmant des « constantes » ou des « lois » sans cause apparente que finalement ils pourraient fort bien appeler « Dieu ». En fait ce que l’on attend lorsqu’on s’en remet à « Dieu » au bout du compte parce qu'on a dès le départ des méthodes prétendument scientifiques qui ne pouvaient aboutir à autre chose, c’est une prise en charge, une non-solitude, une réalité solide à laquelle se raccrocher, qu'on a toujours appelé « matière ». Trois leurres.

Si on veut être scientifique, et la Métaphysique est désormais la plus rationnelle des sciences, il ne faut pas aborder les choses avec des besoins psychologiques personnels comme l'attachement à la « matière ».

De toute façon, je ne peux pas m'identifier à cet Absolu, même si je sais que je suis Cela. Il n'y a conscience qu'au niveau de l'ego, là où on s'oppose au reste de l'univers. Et donc il est normal de s'adresser au Soi « comme si » c'était un autre, un « extérieur », mon complémentaire dont j'ai tant besoin en tant qu'ego.

Lorsque je m’adresse à ce Soi comme si je m’adressais à « Dieu », parce qu’il est là, qu’il m’anime, me donne et m’inspire, j’appelle « Dieu » cette « âme » que d’autres appellent « ange gardien » ou « Double », comme si ce n’était pas moi, et comme si c’était une autre réalité effective. Alors que c’est le vrai moi et pas du tout l’Absolu dont il est le moyen.

« Dieu » n’est pas le Soi, le Soi c’est l’Etre, et l’Etre n’est qu’un moyen pour « Dieu ». Ce n’est pas la Cause-« Père », parce que l'Etre n’est pas le But mais le moyen. Le Soi, c’est plutôt ce qu'on appelle « l’Esprit », saint bien entendu dans la mesure où il est commun à chacun de nous, et l’ego/univers c’est ce qu'on appelle le « Fils ». Fils de l'Homme, Fils de Dieu.

Effectivement, le Soi est un processus unique et commun à tous et à tout, mais il n’existe pas en tant que Tout, en tant qu’être absolu en dehors de toutes ses formes individualisées. L’Etre, le Soi, est toujours individualisé ponctuellement, via un ego se situant dans l’espace et le temps. C’est ce que Moïse appelle « Aelohim », les dieux, les anges, les « messagers », autrement dit les « âmes » qui sont les innombrables formes du Soi unique, la multitudes des façons de ne pas être Tout et qui engendrent chacune un univers personnel. Tous ces univers ont souvent beaucoup de points communs, c'est ce qui nous fait croire qu'il existe un univers unique, mais ce n'est pas le cas. L'univers est une notion fallacieuse, on s'en explique abondamment, et un fois que c'est intégré, on se retrouve face à une liberté extraordinaire.

Ce n’est pas facile d’exprimer cela sans laisser à penser que l’Esprit et les âmes sont deux réalités distinctes. Elles ne le sont pas. Les « âmes » sont les différents modes de fonctionnement de l’Esprit qui est un seul et unique processus grâce à ces âmes. Il n’y a pas d’un côté l’Esprit, de l’autres les « âmes ». Pas du tout. L’Etre est un processus d’illusion qui est commun à chacun mais n’est pas par lui-même : il n’y a pas d’Etre en dehors des « âmes ». Je suis ce Soi qui transcende tous les egos, même si je crois être seulement un ego et un seul, et là où JE est, là est la totalité de l’Etre en vérité. Les « âmes » ne sont pas des « morceaux » de l’Esprit, ce ne sont que les différentes « formes » que ce processus unique prend inévitablement.

Le processus en lui-même en totalité, qu'on appelle « esprit », ne peut se manifester autrement que sous une infinité de formes, et chacun de nous est une de ces formes, quelle que soit cette forme, et partout on a l’impression d’être l’unique, et c’est vrai : le SOI et rien de moins ni rien de plus. Il n’est pas infini, il est constitué de toutes les finitudes. Il n'est pas non plus fini, il n'y a pas un nombre défini d'egos ni d'âmes, cela est sans limite, et en perpétuelle déploiement.

Est-ce gênant de se trouver ainsi dépositaire de la seule réalité sans qu’il y ait en plus une réalité plus grande qui regarde tout ça ?

Oui, pour certains c’est gênant car ils ont l’impression d’être orphelins, seul responsable face à la page blanche du destin. Evidemment c’est un défi. C'est un des point cruciaux du défi métaphysique. Il faut savoir ce que l'on veut. Comprendre ou pas.

Si mon intention est l’illumination vraie, si j’ai déjà remis en cause l’ego en tant que ma « réalité », si je reconnais que tout ego est une évolution par rapport aux mémoires qu'il contient et que tout ego a vocation à se manifester sous la forme de plus ou moins d'amour, et si j'ai compris qu'il n'y a pas d'amour infini mais que l'amour est illimité, alors il n’y a PERSONNE que je puisse appeler « Dieu ». Et pourtant il n'aura jamais été plus PRESENT.